Le Qatar s’engage à investir 10 milliards d’euros dans l’économie française d’ici à 2030

Emmanuel Macron a salué « un plan ambitieux d’investissements ». L’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, s’est engagé, au premier jour de sa visite d’Etat en France, mardi 27 février, à investir 10 milliards d’euros dans l’économie hexagonale à l’horizon 2030. L’annonce a été faite par le président français lors de l’échange de toasts avec son hôte, en ouverture du dîner donné en son honneur à l’Elysée.
« Ces investissements iront renforcer les partenariats stratégiques entre nos deux pays », a renchéri l’émir. Ils interviendront dans des secteurs tels que la transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial, l’intelligence artificielle, le numérique, la santé et les industries de la culture.
Cette première visite d’Etat d’un émir du Qatar depuis quinze ans, et la première pour Tamim Ben Hamad Al Thani depuis son accession au trône, en 2013, « constitue un honneur fait à la France et illustre la profondeur des liens qui unissent [le]s deux pays », a souligné l’Elysée. « Votre pays est un pays ami de la France, un partenaire fidèle, stratégique, sur lequel elle sait pouvoir compter dans les situations difficiles », a ajouté le président, en rappelant l’agenda commun de « défense et de sécurité » que les deux Etats sont « en train de renforcer » ou celui de la « lutte contre le terrorisme ».
L’émir, dont le pays joue un rôle-clé dans les négociations avec Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas, et le président français ont également réitéré durant leurs entretiens leur volonté d’arriver « très rapidement à un cessez-le-feu » à Gaza, a souligné l’Elysée. « Continuons à œuvrer ensemble pour la paix au Proche-Orient et le respect du droit international partout dans le monde », a posté Emmanuel Macron mardi soir sur X.
La libération des otages est une « priorité » absolue pour la France, a rappelé le président français lors de la visite de l’émir, ce dernier dénonçant pour sa part un « génocide du peuple palestinien », avec des « déplacements forcés » et des « bombardements sauvages ».
Le Qatar et la France ont signé, mardi, une déclaration d’intention en matière de coopération humanitaire, notamment à Gaza, dont un engagement conjoint de 200 millions d’euros en faveur des Palestiniens. Trois avions-cargos franco-qataris ont aussi convoyé une aide humanitaire et médicale vers El-Arich, ville égyptienne proche de Rafah, comprenant 75 tonnes de fret, dix ambulances, des rations alimentaires, ainsi que près de 300 tentes familiales, a annoncé l’Elysée.
« L’avenir de Gaza se joue dans le cadre d’une solution à deux Etats avec un Etat palestinien vivant en paix avec Israël et une Autorité palestinienne confortée à sa tête », a également insisté Emmanuel Macron. L’émir a salué le rôle que pourrait jouer la France pour « instaurer la justice des deux Etats ».
Mercredi, les premiers ministres des deux pays, Gabriel Attal et Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani, présideront un forum économique sur les opportunités d’investissements entre les deux pays dans l’intelligence artificielle, la décarbonation, les semi-conducteurs, les biotechnologies et la santé. Les deux Etats doivent également acter une relance de leurs relations culturelles avec une prochaine visite au Qatar de la ministre française de la culture, Rachida Dati.
L’Elysée avait convié plusieurs personnalités mardi soir au dîner d’Etat. L’ancien président français Nicolas Sarkozy, ardent artisan du renforcement des liens avec le Qatar durant son mandat (2007-2012), a pris place à la table d’honneur, entre l’épouse du chef de l’Etat, Brigitte Macron, et le président du Paris Saint-Germain, l’homme d’affaires Nasser Al-Khelaïfi, membre du premier cercle de l’émir.
Etaient également présents Kylian Mbappé, capitaine de l’équipe de France de football et attaquant vedette du club de football parisien, Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH, Xavier Niel, actionnaire principal du groupe français de télécoms Iliad (et actionnaire du Monde à titre personnel), ou encore les dirigeants de Qatar Airways et d’Airbus.
Le Monde avec AFP
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